Psycho-Biograhie / Photobiographie/ C.V

C.V

PSYCHO-BIOGRAPHIE

Pablo Poblète, s’installe en France, en 1979, après une longue errance, voyage « flibustier » pour Amérique du Sud, l'Afrique et l’Europe, en tant que marin dans un bateau grec, dit « bateau pirate ». Il visite Paris pour une semaine, mais en passant par le pont de Châtelet il souffre une forte révélation; le ciel bleu de Paris! Intense et crépusculaire, transformant la ville en un géant théâtre d'ombres avec une extraordinaire scénographie de la magnifique et ancienne bâtisse de la Conciergerie. C’est avec cette lumière et sublimation d’images fantasmagoriques jamais vu, se reflétant dans les eaux de la Seine, que le visage du poète Paul Celan, l'est apparu à Pablo sur les eaux du fleuve, cet événement marquera pour toujours son esprit, le faisant prendre à ce moment  précis, au jeune poète chilien, la décision de rester à Paris et continuer sa poésie en langue française (il ne savait pas parler ni écrire le français) Un an après en 1980, pour célébrer son « débarquement » dans la Ville lumière, et ce qu'il appellera « La Psycho-apparition » du Poète Paul Celan (invité à vivre submergé dans les eaux de la Seine, en 1970) Pablo Poblète réalisera un hommage à Paul Celan, en déchirant une grande quantité de ses propres manuscrits en les jetant dans les eaux de la Seine dans une action au sens « signe-psycho-rituel ». Offrande poétique et invocation à l'âme toujours vivante de Paul Celan et  souvenir de son reflet en tant qu’apparition ou « illusion réelle » dans les eaux percée de la Seine au pont de Châtelet. Depuis presque quarante années à Paris, Pablo Poblète entame un dialogue-hommage avec le poète submergé, en se jetant virtuellement au fleuve parisien, métamorphosé en poème. Pablo partage depuis, une  psycho-rencontre-intime-autiste au Café Le Mistral (Place de Châtelet) deux poètes immigrants-esprits-juifs-errants, jusqu’à la disparition du pont de Châtelet. 



Ma Psychopoésie intra-utérine


« Je suis sorti de l’utérus de ma mère pour aller chercher un crayon pour écrire… »


Je suis sorti de l’utérus de ma mère pour aller chercher un crayon. Au retour vers la « porte sacrée » elle était fermée, je suis resté à l’extérieur sous l’intempérie, au milieu d’une réalité chaotique non conçue par ma conscience, depuis ma vie a cherché toujours la voie d’une possibilité de trouver ce « retour divin », mais, j’ai trouvé seulement une poésie orpheline, errante, abandonnée, ainsi que l’amour pour apaiser ma frustration essentielle de mon existence et vivre en croyant qu’un bonheur autre existe dans la surface nue d’une nécropole.


 C’est ma mère, la détentrice de mon premier refuge, ma première résidence, mon nid, ma grotte, mon habitat, mon cher tombeau.


 Au fond de l’aimée crypte, dans son intérieur, en corps et âme je laissais mon premier souffle, mes premiers écrits et révoltes,  dans les parois maternelles que j’ai remplies des poèmes, lesquels je n’ai pas pu mémoriser, car,  je n’avais pas encore acquis le pouvoir de la mémoire.   


 Je suis sortie de cette protection et placenta naturel de la vie, avec mon scaphandre et mon masque antipollution, en abandonnant ma « poésie intra-utérine » abandonnant mon moi le plus pur, abandonnant la vie pour aller vers la surface de la mort colorée et aveuglante, assourdissante,  étouffante, en fuyant le tact. 


Ma mère est partie un jour (comme toutes les mères face à l’heure définitive. Je ne savais pas ce qu’elle était pour moi et moi sans savoir ce que j’avais était pour elle, ma mère.


 C’est ainsi qu’elle est partie sans savoir de ma gestation poétique en emportant avec elle toute ma poésie. 


Je suis devenu juste une intention, un poète qui écrit pour ne pas s’ennuyer, au milieu de ce vide. Long temps j’écris comme un moyen et une sorte d’exercice pour trouver ces premiers poèmes intra-utérins perdus, dans une recherche interminable, elle a eu une durée pendant toute ma poésie, écrivains jour et nuit avec soleil ou sous la neige à la recherche de ces premiers poèmes essentiels et révélateurs « poèmes embryonnaires » les plus transparents, les plus vrais de ma vérité, les plus humains de mon humanité.


J’ai vécu un avant et un après le décès de ma mère, détentrice de cette poésie unique, laquelle voyage dans le brouillard de mon souvenir.


C’est ainsi que je suis venu à la vie, en étant « arraché » de cette mémoire-source, drame et axe créateur poétique, construit et déconstruit,  à partir de ce « quelque chose perdu », c’est, ce que je nomme, ma psycho-expérience, tragique et merveilleuse, fade et sublime à la fois, comme un souvenir dans le brouillard d’une écriture réfugiée dans le sable, la neige, ou sur l’eau, ou le vent, ou sur les pages de la mémoire ou sur les pages de l’éphémère et l’imagination, une sensation autre de ce noble exercice de l’expression créatrice « fœtus-poète » qui lutte toujours pour sa survie.


Je suis une Psycho-expérience

 Quelque chose que je nomme de « Psycho-Expérience » est une recherche d’une connaissance indétectable, mais qui se laisse sentir, une sorte de pierre philosophale de mon psycho-être-poésie. Cette « chose » qui est et qui n’est pas  rode dans mon Moi.  J’essaye de la saisir, visualiser, toucher, sentir, cette « chose » inutile et fondamentale, qui m'entraine dans un état d’un doute originaire, qu’à son tour, devient mon « moteur créatif » qui fait de moi une psycho-abstraction, un mensonge programmé à l’effacement.  Cette « psycho-chose » est une puissance, elle a la capacité de dépasser le temps et l’espace, le volume et la matière. 


J’ai pris un crayon et du papier pour ouvrir la porte du labyrinthe inconnu et ses merveilles et découvrir dans l'infinitude son parfum cosmique à déchiffrer, classer, archiver, décortiquer, épingler, réviser, une et tant de fois! Regarder, écouter, toucher, déguster, mais rien n’est venu à mon accueil, rien ne m’a pas fait signe. 

J'ai commencé à vivre mes premiers et derniers jours de mon inexistence, entouré de mes propres reflets dépendant ainsi des rayons solaires, réels et fictifs. 


 Psychopromenade

Après une longue et infinie errance colorée, je suis de retour là, dans l’espace de sensations anéanties. 


Je reviens à moi, c’est-à-dire à toi, car je suis ta psycho-voix, profonde et tellement bien cachée avec laquelle tu te psycho-promène et tu te dédoubles sans pouvoir déterminer l’heure, le jour, l’année, sans pouvoir détecter ton nom, ni ton être, juste t’accroupir tremblante de panique face à l’apparition inattendue de ton autre convulsif, emprisonné et bâillonné, scellé.  


Je suis ta Psychovoix, ton souffle, l’apparition de l’Ange, qui dérobe ta conscience et tous ses déchets jaillit d’une merveilleuse existence imaginée, te laissant un espace inconnu, vide qui t’invite à recommencer.


Je suis de retour après un dernier et premier sentiment naît pour échouer. 


Je suis de retour tout en restant là-bas somnambule, voyageur immobile, dans un micro point de lumière bleu intense. Je suis resté dans le fond insondable de l’inconnu, qui est devenu ma demeure en attendant un passeur de temps pour m’embarquer avec ce qui reste de ma disparition sensible, amicale, solidaire dans les eaux d’une île extraordinaire en utopie. 


D’autres sources essentielles de ma vie font partie d'une matière originelle de mon « psycho-univers » en concentrant une multiplicité de sources psychologiques qui la composent et qui nichent mystérieusement souvent derrière les mots, derrière un vers, un geste, derrière mon ombre et dans le fond insondable de mon être.


Mon premier « attentat-choc puissant-transformateur »enregistré pour toujours dans ma mémoire et mon inconscient en tant que vrai élément productif, initiatique, fut l'instant sacré de ma naissance, accidentée, en douleur et angoisse. Je suis né à 3h30du matin (Gémeau ascendant taureau) en hiver austral, tonnerre, tempête, inondations, neige, tremblement de terre! Dans le Santiago du 20 juin 1955 ayant été déclaré "cliniquement mort », mais…sauvé fort heureusement par c’est élixir divin, qu’est le Champagne! Originaire d’un de plus beau pays de la planète, la France! 


Cette naissance accidentée de mon début sur terre parmi les êtres humains, je l'ai mis sous le signe de "l'apparition de l'Ange" ma vie aller devenir une convergence et une confrontation dialectique d'une psycho-révélation permanente grâce à l'étoile éternelle m'ayant fait sont élu exceptionnel pour devenir la réincarnation sur terre du Maître spirituel Teodoro, originaire de l'Inde, contemporain à Jésus-Christ, écrivain de phrases philosophiques et médecin d'enfants, réincarnation faite de lumières extrêmement créatrices! Le 19 juin c'était l'anniversaire de mon père, la soirée avait était bien arrosée avec le champagne, grâce à cette fête et à l'ivresse de mon père et son angoisse obsessionnelle concernant l'accouchement de ma mère et grâce à son hypocondrie paranoïaque et son harcèlement envers les médecins, infirmières, j'ai pu être sauvé à temps, dans une époque où n’existait pas la technologie actuelle pour sonder, ausculter et visionner dans un  scanner, la formation du fœtus. Dans les années 50 tout était sous la responsabilité du médecin.


 L'utérus maternel était ma prison, je suis né prisonnier, j'étais ligoté, étranglé, étouffé par trois tours du cordon ombilical autour de mon cou, m'empêchant sortir pour aller chercher un crayon et écrire mes premiers vers (mission, but et sens de cette invitation à visiter la vie) Laissez-moi sortiiirrr !! Cet événement tellement personnel et universel à la fois, il est devenu par la suite moteur de multiples réflexions et traumas et micro traumas à partir de mon plus jeune âge que j'appelle « l'âge de l'invisible-sensible ». S'agissait-il de ma première tentative de suicide? Ou de mon premier attentat originel? Qui a ligoté le cou de ce nouveau-né? Ma mère en voulant retenir ou éliminer jusqu'au dernier instant ma naissance? Ce n'était pas du hasard avoir été conçu en tant qu'enfant de la réconciliation d'un couple, après un passage de possible séparation, abandon? J'étais l'enfant qui venait au monde pour « coudre » les éléments déchirés « réparer » « soigner » « réconcilier »


Ma mère vivait toujours sa maternité dans l'angoisse d'un inconscient et conscient blessé. Angoisse qui avait donné lieu à une sorte de naissance faussement avortée, d'ailleurs ,elle avait une sorte d'obsession du sens de réparation, toujours en train de coller les morceaux brisés, d'un objet, on était entouré des objets en argile, typique de l'art populaire du Chili, étant cassés, soit par mal adresse, ou un tremblement de terre, etc., mais le fait est que dans un étager il y avait une collection de ses objets , brisés et collés , recollés, elle aimé cet artisanat de son pays, raison de ne jamais les jeter, plutôt les réparer, comme s'il s'agissait d'elle-même, de son propre corps et âme. Toujours en train de tricoter, réparer, refaire, comme ne pas vouloir accepter la blessure, la cassure, ce qui faisait sa tendresse, sa profonde fragilité aussi et sa force insoupçonnable. 


Elle était par sa condition, la mieux préparée pour recevoir les abats de la vie, elle était dans ce sens la plus forte, je n'ai pas souvenir de l'avoir vu pleurer! Cette angoisse sans voie d'évacuation certainement l'on creuser son organisme, parce que la matière est trop faible face au virtuel puissant de la psychologie humaine.   Qu’elle force est-il nécessaire pour un embryon de franchir les barrières naturelles qui empêchent sa naissance, et parvenir ainsi à la vie avec ses propres forces dans une solitude absolue?


Je suis devenu un vrai gladiateur, un vrai triomphateur face à la mort, et rien d'autre. Celle qui ne cesse de nous guetter, de nos premiers signes de vie. La vilaine assassine! L’humoriste la plus tenace. Elle aime les poètes, car elle sait que face à la poésie son combat et perdu, cette Dame en noire, le sait, pour la même raison qu'elle nous aime tant, elle ne peut rien contre un poète et encore moins contre un Psychopoète!


La mort fut ma première rencontre avec la vie, dans cette lutte contre l'étouffement originel, contre cette tentative « d'assassinat » du destin materne ou peut-être d'automutilation, auto-élimination avant de voir l'éclairage artificiel des lampes incandescentes de la salle opératoire, dans des draps ensanglantés par l'éclatement du vagin maternel et la résistance de mon cordon ombilical pour couper avec sa matrice au milieu des cris de ma mère et une respiration agitée frôlant l'explosion des poumons de mon minuscule organisme. C’est là que tout consolide le tout  de notre relation de grand amour et tendresse, la plus lumineuse et transparente, avec ma mère, à travers une complicité de la souffrance, une complicité de  grande compréhension de sa part envers moi, son fils le plus aimé sachant saisir la dimension et sensibilité de mon âme de l'enfant-poète que j’étais. Moi je percevais la fragilité et force de son âme-mystère, son profond et étrange silence et absence insondable.


Je suis né de là, dans la douleur entre vie et mort, une cause enracinée d’une complicité éternelle avec ma mère.


 Oui je me rappelle avec quel effort géant je suis venu parmi les humains, un effort et douleur envahissant tout mon être à jamais, en m'écartant pour toujours de la surface de la vie, restant dans le sous-sol de la vie. Celui qu'était né enfermé n'a aucune chance de s'échapper, la vie de chaque jour deviens une action pour trouver le point faible qui le conduira à son retour, à son origine, sa libération.


 Plus tard un autre accident ou plutôt une autre expérience-choc m'est arrivé vers mon sixième mois d'existence, c'était à la campagne chilienne la ville de la précordillère des Andes pendant l'année 1956 , janvier, dans un instant d'inattention de la part de ma mère, j'ai plongé dans une ancienne et colossale jarre d'argile originaire de mes ancêtres espagnols, remplie avec jus de raisin en fermentation, pour devenir par la suite une sorte de  vin rouge typique de la campagne, bénie par la terre et le ciel chilien. À l'instant que ma mère m'avait assis au bord de cette jarre en attendant ouvrir un robinet d'eau pour me rafraîchir de la chaleur. J’ai perdu l'équilibre en étant immédiatement englouti par le tourbillon rouge liquéfié en fermentation et à la vitesse d'un rayon lumineux de laser, j'étais sauvé par un travailleur de la ferme, et par ma mère. Cette plongée restera gravée derrière l'ombre de ma mémoire comme une photographie sensible ou plutôt comme une furtive vision onirique-cinématographique! Cette expérience est devenue une source psycho-philosophique de mon regard-vie. Je vois encore ces milliers des petites bulles montantes comme de petits diamants suspendus en explosion, éclairées par un rayon de soleil à l’instant même de la plongée accidentelle du bébé-intrus qui vient de transgresser le calme de la décantation et leur procès de gestation, de fermentation sacrée de l’élixir ! Encore une raison peut-être qui mon fait comprendre la raison de mon attachement obsessionnel à ce merveilleux breuvage qu'est le champagne, lequel m'amène à un état d'origine pétillante à partir de mes premiers souvenirs entre placentas materne et naufrage jouisseur, dans un océan rouge, insondable, inconnu, mystérieux, révélateur. Cinq seconds de vie, étouffement, voyage vers le grand « Retour »


Une autre expérience ou psycho-attentat-choc, je l'ai vécu à mes cinq ans, dans un accident d'enfance, qu'aujourd'hui sera presque banal, mais au Chili de 1960 la technique de la chirurgie médicale n'était pas encore performante dans ce sujet précis de "mon petit accident" lequel est devenu, « mon dangereux accident » en m'attrapant la main et un doigt dans les charnières d'une grande porte, lourde de l'appartement familial à Santiago, quartier de Bellavista. Je n'ai rien senti dans l'immédiat et j'ai continué mon échappée (j'avais cinq ans) par le couloir du bâtiment, m'amenant vers le début de la descente de l'escalier, c'est là que je me suis trouvé à côté d'une grande tache de sang au sol, lequel émergea de ma main enveloppée d’une sorte de « gant rouge intense » mon esprit impulsif, insoumis, joyeux, mouvementé, aventurier et explorateur, m'avait envoyé la première sonnette d'alarme. 


En voulant m'échapper de l'appartement de ma gouvernante de ma sœur, ma tante et toutes les règles et interdit nécessaires pour tout enfant de cinq ans, j'avais été durement sanctionné par le hasard, l'inattention… Le destin? En me heurtant encore une fois à l'échec de mon premier élan de liberté sur terre et suite d’une décision qui démarre dans la fluidité d'une fuite vers une promenade de découverte du monde extérieur, seul, indépendant, à mes cinq ans ; ce désir d’enfant de saisir sa liberté, celle qui le correspond par droit, va être brutalement démontée, stoppée, arrêtée, coupée, guillotinée. 


Je suis resté figé en regardant le sang couler dans une descente de marches glaciales, compactes, glissantes, de vraies lames conçues en pierre granit. Oui je suis resté figé! Avec un voyage immobile ensanglanté, sans pouvoir descendre, sans pouvoir accomplir mon objectif de liberté, la mienne et rien que la mienne ! Nous sommes venus au monde pour être complètement libre, et Liberté s’appelle notre pays, notre paradis. Oui, je suis resté figé, paralysé, mi-hypnotisé et en même temps, mi-enchanté par ce vertige, comme au bord d'une falaise, un précipice, prêt à m'avaler, m’engloutir. 


Je suis resté en état catatonique en regardant ma main rouge endiablée comme une boule de feu ardent avec son liquide infernal, le sang chaud, bouillonnant, ardent, brûlant jusqu'au petit os de mon doigt, le lait de l'enfer coulant comme un robinet d'eau ouvert s'étalant et s'emparant du sol et ça pierre glaciale imitant l'acier, je suis resté une minute, peut-être un mois, peut-être toute ma vie figé devant ces marches que j'avais l'intention et je voulais tellement un jour les descendre seul, sans père ni mère, sans la gouvernante, sans ma sœur, sans personne. Alors j'ai reculé, assommé en retournant à l'appartement, par un couloir sombre tel que j'imagine le couloir de la mort, j'étais perdu, anesthésié, par ce primer échec, une première frustration et bataille perdue, avoir osé à mes cinq ans vouloir m'envoler seul. Je suis retourné à l'appartement en observant un morceau de ma chair d'enfant limpide et pure, collée sur la charnière de la porte, laquelle avec un souffle de vent avait attrapé un de mes doigts de la main comme la tombée imminente et mathématiquement silencieuse d'une guillotine, comme une punition métamorphosée en couteaux assassins, précis, efficaces comme la mâchoire dentaire d’un vrai fauve, un prédateur enragé, voulant m’achever et moi le rescapé souffrant sa morsure. Ainsi une nouvelle chute après celle de ma naissance, qui venait de s'abattre sur moi, l'impardonnable échec d'un élan ailé destiné à "m'envoler avec mes propres et belles ailes vers ma liberté, la rue, le monde, la vie, tout un envol dérobé par le hasard, toujours ce point maudit de convergences fatales qu’arrive avec imminence à l'instant juste! Un sentiment qui va nicher en moi pour toujours; c est élan premier de mon enfance qui a voulu embrasser sa liberté à soi, que rien ni personne à le droit de dérober, frustrer, castrer, tuer. C’était un élan prometteur, frai et joyeux, qui voulait faire face au grand défi, qu’est la vie, c’est élan d’enfant prodige, voulant aller vers l’inconnu, vers le danger, comme un petit guerrier, avait été coupé abruptement, violemment. Par qui? Par quoi?  


Cette échappée à la sauvette avait mal finie, mais comme toutes les expériences, elle deviendra plus tard une matière essentielle à récupérer de plus profond de ma psychologie. Et puis tout est devenu poésie.


Mes trois tours de cordon ombilical comprimant ma gorge, fut la cause de ma première mort, cet étouffement ma poursuivi une grande partie de ma vie, il fallait entamer ce chemin, commencer, débuter et parcourir quelque chose qui était déjà inscrit dans ma psychologie comme un chemin avorté, me conditionnant longues décennies, un sentiment perturbateur de « faillite existentielle » sentiment obscur qu’il a fallu assumer et puis désamorcer stratégiquement et chercher le vaincre un jour ou au moins vivre l’illusion de mon triomphe en moi avec moi. Comment ? Avec la poésie ! C’était le seul et unique moyen pour détourner ma propre mort vers la vie, la liberté, l’amour. Dans ce sens J’étais destiné à ne pas faire autre chose que la poésie pendant cette « psycho-promenade humoristique et trompeuse » qu’était la vie. 


Trois ans de calvaire dans les hôpitaux, anémie aiguë, transfusion sanguine, un coffrage en plâtre enfermant mon thorax et le bras de la main meurtrie laquelle était greffée à mon ventre, en auto-connexion, augmentant peut-être encore plus mon ego d'enfant en attendant un jour la symbolique et réelle déconnexion, donnant ainsi lieu au réveil définitif d’un « tendre monstre! » Le Poète est arrivé !! Tremblent familles ! Les institutions ! Les chiens et les chats !


Pendant des mois et des mois je suis resté sans pouvoir bouger,  enfermé coffrage en plâtre d’un blanc immaculé. Le lit était mon merveilleux caveau! Toujours allongé regardant le plafond, c'était mon grand écran de liberté, par où défilaient les plus colorées dessins, et les plus étranges méditations de mon cerveau-enfant.


C'était une régression à grande vitesse, me trouver à nouveau enfermé dans une sorte de ventre maternel où j'étais en gestation, à l'intérieur d'une coquille d'œuf, qu'un jour il fallait que je casse et renaître et reprendre le mouvement de mon corps, la vie simplement. Le plafond blanc infini, était mon premier panneau d'exposition de mes dessins virtuels, ma première grande page d'écriture, ma première représentation du vide, d’une certaine notion de mort entre l’enfant que j’étais et l’ancien que j’allais devenir, quelques jours ces deux pôles se distançaient et d’autres fois ma sensation était plutôt une fusion parfaite, je pouvais passer de mes cinq ans à mes 99 ans et j’ai toujours vécu comme ça, dans cette évidence de ma conscience. 


Un jour est survenu le déclenchement d'une infection dans la greffe, la chair et la transpiration enfermée dans le coffrage plâtré à fait jaillir une odeur pestilentielle, je devenais une petite charogne. L'urgence pour faire face à une septicémie se transforma à nouveau en anesthésie totale, à nouveau plonger dans cette odeur d’ammoniaque, l’odeur de la mort comme long temps fermenté à l’intérieur d’une boîte en conserve qui s’ouvre pour libérer son message de domination, de pouvoir absolu, sa possession inéluctable. 


D'interminables séances de piqûres commençaient une nouvelle fois tous les matins tôt, à midi et soir, reste dans ma mémoire entre outres, un ensemble d'utiles métallique, et un petit plateau argenté éclatant de propreté en forme ovale comme une piscine en miniature, ou surgissait abruptement une seringue avec son aiguille installant la peur et la perversité dans mon esprit et en même temps confrontant ma personnalité guerrière d’enfant, me disant en monologue intérieur « ils ne vont pas me voir pleurer, je suis l’â, allez-y vous pouvez attaquer avec votre épée aiguille, je vous donne mon bras à l’avance, je vais épater tout le monde » j’étais connu dans l’hôpital par l'équipe d'infirmières et médecins, comme "l'enfant courage" surnom qu’ils m’avaient dans l’hôpital Roberto del Rio de Santiago. Une image de la Vierge de Lourdes, en haut de mon lit faisait acte de protection, une sœur religieuse m’avait fait cadeau, ensuite j’avais fait cadeau à ma grande mère maternelle, qui était une dévote passionnée de la Vierge de Lourdes. 


Cette image ne m’a jamais quitté et sans être un croyant religieux clérical ou un adorateur des icônes orthodoxes à exception de la Crucifixion de Christ dans la croix.


 J’ai toujours vécu depuis avec l’image de cette Vierge en haut de ma tête, et son magnétisme, dans une sensation inexplicable de protection.


Au bout de quelques mois, j’avais atteindre les 1000 injections de pénicilline pour combattre une possibilité de septicémie laquelle était en train de me guetter de trop prêt. Il ne me restait plus un endroit dans ce petit territoire qu'est le corps d'un enfant de cinq ans, pour d'autres piqûres de pénicilline laquelle était le seul moyen au Chili des années soixante pour combattre cette l’infection du sang. J'étais vraiment drogué entre cet antibiotique et les anesthésies. Le monde réel, extérieur, défila devant moi lentement mobile, sensation gélatineuse, devant les visages des amis et familles m’entourant dans la chambre, s'allongeant vers le haut ou horizontalement, se heurtant contre les murs ou la porte d’entrée, mes paroles sortaient directement de mon inconscient, sans aucune réflexion préalable. Mon état mental était complètement déstructuré et fût ainsi jusqu'à l'âge de 12 ans souffrant d'angoisses telluriques, crépusculaires et de voix fantômes, chaque nuit me réveillant uriné dans mon lit, chaque nuit me réveillant étouffé en position fœtale, sous les couvertures au fond de mon lit, ce lit qui était mon cercueil et aussi l'utérus maternel, mon urine jouant le rôle du placenta, mouillé par ce liquide chaud. 


Mon inconscient me traîna vers l'étouffement comme pour reprendre un lointain souvenir enregistré dans ma jeune mémoire concernant ma mort-naissance…….À la recherche de quelle cause? Quelle réponse essentielle? Un trauma psychologique ayant semé pour toujours dans ce petit regard d'enfant hypersensible et son fragile ego en formation, comme unique arme au milieu du chaos organisé. Une souffrance, une douleur, l’inconnu, un mystère indéchiffrable qu'est devenue plus tard la base, d'une réflexion spontanée, une sagesse originaire, enracinée, dans la vie et la mort, peut-être donnant vie à cette étoile brillante chère à Nietzsche; « Poésie! » « Mon merveilleux néant! » En conformant un sentiment d'extrême curiosité et exigence de mon être en formation dans une véritable quête vers une compréhension globale insaisissable, avec mes sens et ma respiration au milieu de cette planète comme une minuscule spore perdue. La poésie était née depuis la première rencontre de mes composants ADN. Ces composants viennent déjà du monde disperse imprégnés de magnétismes divers, conditionnés par de multiples causes- effets. J'entamais petit à petit ainsi avec ma poésie un vrai chemin d'initiation, comme un petit moine dans son temple préparant ses sens dans la voie révélatrice d'une connaissance autre à celle imposée par la société, la famille, « Poésie! Toi ma divine divinité! » Car, après un passage dans l’extrême douleur rien de ce qu'existe dans la surface de la réalité tangible nous est utile, sans le savoir notre corps et esprit abandonne librement.  


Il fallait être un jour prêt pour accomplir ce voyage essentiel de liberté tant de fois interrompue, accidentée, paralysée, et puis j'ai commencé à vivre avec une totale cohérence avec mon ego aimé, en restructuration, phare de mon « Je suis provocateur », de mon « J'existe » voie aussi de souffrance, voie d'initiation, avec la poésie et dans la poésie, comme un seul et unique moyen possible de vie. Je remercie ce cadeau de la vie, et de la mort première, avoir vécu ainsi mes premiers pas, dans la douleur, la solitude, la souffrance et dans la déstructuration intérieure, extérieure, sens qui deviendras déjà adulte un concept d’expression, une vision esthétique de l’art et de mon art la « Déconstruction » et « Psychopoésie ». La poésie jaillie par grâce de l'au-delà, par grâce de « l'au-d'ici », elle disparaît aussi, conformant un cercle sacré de notre propre « cycle d'inexistence » 


après mon accident je suis devenu un enfant surprotégé et très materné devenant la préoccupation permanente de mon père , ma sœur , mon frère ainé, la famille et les amis, mais surtout une surprotection maternelle de la part de ma mère créant un lien synergique, sensible en amont à une grandissante et secrète culpabilité (le jour de mon accident, elle était absente) jusqu'au point d'abandonner son métier de journaliste d'art, envahie par un vrai choc, trauma, l’entraînant dans une autopunition pathologique, parallèlement à la naissance de ma propre culpabilité d'être la cause de son enfermement, éloignement, isolement, tout en recevant de sa part une forte transmission de peur, sentiment de fragilité, qui devenait un nouvel étouffement d'un cordon ombilical revenu sous un manteau invisible et subtil. Je continuais à lutter pendant des années à ne pas sombrer dans cette peur de vivre que ma mère me projeta inconsciemment.


La poésie est devenue petit à petit mon refuge enchanté, ma bouée de sauvetage et ma mère était devenue le seul esprit sensible à comprendre ma vie d'enfant-poète et puis simplement ma vie en tant que poète jusqu'à la fin de sa vie.

Notre lien était très fort, car j’avais en moi trois litres de don de sang de ma mère. Également ma sœur aimée joua le rôle aussi de grande sœur avec une transmission de protection et merveilleuse complicité, en me donnant moments de grande joie, jeux, humour, rires et surtout dans la formation d’un imaginaire créatif, avec elle je ne pas connut l’ennuie. 

 Avec le temps et les différents accidents intérieurs et extérieurs de la réalité, ma mère sombra doucement et imperceptiblement, dans les rêves soporifiques et dans l'obscurité de son être, prise dans un tourbillon silencieux, l'annulant de toute activité productrice, vivante, créatrice, vivante dans une sorte de légère folie que d'après moi concerne à tous les êtres humains qui deviennent "créativement improductifs" auto-annulés dans un mouvement mental abortif. Ma mère a souffert de cet état sans pour autant anéantir son rôle de mère, rôle qu'elle a vécue avec grand dévouement et amour pour ses enfants et famille, jusqu’au point de vivre un certain effacement de soi.


Le coup militaire au Chili de 1973 contre le Socialiste Salvador Allende entrainant le Chili dans toute une suite d'horreurs et crimes dans le pays, c’était le coup mortel finissant pour écraser la psychologie de ma mère définitivement, la laissant dans une sorte de dépression chronique, « légère » aussi, vivant une grande partie de la journée sous les couvertures, buvant un café (nescafé en poudre, certainement assez chimique) extrêmement concentré, sans sucre comme une vraie drogue, à la limite d'un auto-empoisonnement, quotidienne. (Me reste toujours cette interrogation…suspendue) 


Son esprit raffiné, délicat, hautement sensible, respectueux des autres avec un vrai sentiment de justice et d'amour universel, humaniste, n'ont pas pu supporter ni continuant à mener une vie normale au milieu de tant de violence, barbarie et inhumanité sous un tel système qui s’abattait sur nous, plus de la moitié de la population chilienne. Son corps et âme de ma mère avaient lâché, fatigué, la seule lutte pour elle de continuer son existence, c'était « rentrer chez elle », aller vers le silence, fermer les persiennes, et dormir en attendant le soleil, comme un rêve, voir, une illusion la température chaude d’une vie heureuse. 


Elle ne parlait jamais de son vrai mystère, ni de ce que pouvait l’affecter ou perturber, tout en apercevant consciemment son mal d’âme, certainement, mais sans pouvoir le saisir ou peut-être en l’étouffant, l’enterrant dans son insondable. Elle a été longtemps une lectrice passionnée, avant de plonger dans son vide, en pensant peut-être qu'un jour elle aller avoir la volonté et la concentration pour écrire un roman, une nouvelle, un conte, projet qui était devenu avec les années plus qu’un projet, plutôt une fixation maladive, laquelle l'a poursuivie durant toute sa vie, mais sans pouvoir organiser son propre chaos, ni ses rêves. Elle était une conteuse spontanée, naturelle, elle avait un imaginaire et une fantaisie pétillants, ainsi qu'une écriture de grande noblesse, mais sans pouvoir jamais, donner forme révélatrice. 


Aucun d'entre nous de la famille n'était capable de percevoir son vrai malaise et l'aider…Comment? (mon père dans ce sens avait été un bon compagnon en essayant de la conduire et éclairer vers l’axe central de l’expression de ma mère) Pendant le début de la dictature militaire, fut une période très difficile dans lequel chacun de la famille était en train de s'auto-réparer de cette gigantesque défaite, individuelle et collective, chacun d'entre nous à la maison porta son propre drame, avec grandes pudeur, auto-dignité et conscience, sans vouloir communiquer, ni charger l'autre, avec notre problématique, personne d’entre nous n'était capable d'aider l'autre. Une extrême solitude devenait notre mode de vie, notre culture à l'intérieur de cette vie dans ce beau pays ayant sombré dans le fascisme le plus barbare. Elle, ma mère, est partie un jour (05/01/ 2001) me laissant un étrange sentiment de communication sensible, intuitive et distance, car, je vivais depuis 23 ans à Paris. Oui, elle est partie comme une grande inconnue pour moi et aussi comme l’être le plus proche, mais je pense qu'elle est partie surtout en étant inconnue d'elle-même.


Je suis allé au Chili en sachant de sa maladie, dans ce voyage avec j’avais avec moi mes valises et une exposition de peintres français à exposer à Santiago dans une galerie. Une de mes mains tenait la vie créatrice, l'imaginaire et l’autre main, tenait la mort imminente de ma mère. La maison atelier de la famille était submergée dans une ambiance funèbre, pesante, m’emportant aux années tragiques du Chili des années soixante et dix, mon père peintre était depuis quelque temps en panne de création, vivant la descente quotidienne de la santé de ma mère, moi j’ai commencé une vie divisée, telle mon esprit et voyage l’étaient depuis mon départ de Paris.


 Après le décès de ma mère, je suivis sa mort prise de sa main, nous sommes partis ensemble en voyage, le premier et le dernier, jamais nous n’avons eu l’opportunité de voyager tous les deux seuls. Dans un premier temps nous sommes arrivés à l'île Robinson Crusoe et puis jusqu'à l'île Selkirk par où son esprit a pris définitivement l'envol vers l'éternel. C’est là, au bord de l’océan pacifique et à1.000 km du continent et de Valparaiso, face à l’immensité et un horizon bleu turquoise, où j'ai lâché sa main douce et belle comme aucune autre. « Adieu mon fils, merci de m’avoir accompagné, je te laisse ici pour que tu puisses continuer ton voyage sans moi, mais avec ta poésie, que j'ai toujours aimée et soutenu, adieu mon fils aimé » « Adieu maman » je ne savais pas encore ce que signifia de dire une dernière fois, maman, un merveilleux sentiment transformé en mot depuis la naissance, qu’avec le temps devient à nouveau un mot distant, qui tourne l’orbite de l’astre-Oubli, car tout voyage vers cette étoile.


Après mon accident de l'année 1960 une certaine dyslexie de plus en plus présente en moi fait son apparition, l'inversion des mots, la compréhension inversée de phrases et des concepts, ma déconcentration quotidienne et un vrai mur mental pour comprendre la logique mathématique à l'école ou d’une lecture, une rédaction, avec une écriture complètement chaotique, déconstruite et maladive, laquelle jaillissait de ma main accidentée avec une poignée au mouvement cassé, toujours en « rodage » c'était le début d'une dispersion symptomatique, pathologique et d'un rejet à tout ce qui était concerné par la vie « domestique » matérielle, tout ce qui pouvait m'insérer dans l'engrenage d’un ordre imposé par la société. J'ai commencé à faire un travail inconscient, intuitif, de récupération de ma personnalité « dialectique » pour réunir mes divisions et contradictions:  timide et extroverti, joyeux et dramatique, peureux et courageux, calme et serein, exagérément impulsif, colérique, névrosé, et autodestructeur, comme acte d'une auto-sanction laquelle était ancrée en moi dans un vrai système de fonctionnement, d'autopunition. Ma dyslexie plutôt que me donner honte elle devenait un jeu qui faisait rire les autres à l’école et surtout ma sœur me faisant la fête à chaque déstructuration de syntaxes ou même « création de mots » spontanés (un aspect qui reste moindre, mais qui apparaît toujours au présent) j’avais trouvé un motif identitaire drôle de me sentir différent et avoir le plaisir de démontrer cette différence avec le reste de personnes, aspect qui ne faisait qu'alimenter encore plus mon petit ego aux épices mégalomaniaques, j’avais trouvé un moyen d'attirer l'attention. « Je ne suis pas comme les autres » « je suis unique » j'avais déjà un sentiment marginal qui prenait forme, un sentiment d'être en dehors de tout et à la périphérie du monde réel, surtout après mes deux années de traitements opératoires, transfusions sanguines, 3 litres et demi de sang que j'ai reçu de ma mère, le seul sang compatible pour combattre mon anémie aiguë) couloirs d'hôpitaux avec l’odeur d’anesthésie comme étant le parfum de la mort, etc. Je n'étais plus le même enfant et cette marginalité psychologique prenait forme définitive en se transformant en un grand sens de récupération, une sorte d'auto-recyclage pour donner lieu à la création en poésie et dessins dans mon enfance. En même temps que mon regard d'enfant était toujours dirigé vers la zone sensible de mon accident, mon « attentat » gardé comme un grand secret d'État! c'était mon échec, ma honte, ma culpabilité, ma colère, ma révolte, m'insufflant en même temps un sens énorme de sublimation et obsession esthétique exagérée au regard de mes cicatrices d’une greffe réalisée par un chirurgien barbare de l’âge de pierre, cause de mes troubles que je portais dans ma main, ainsi que dans mon ventre d'enfant (lieu de la greffe) une opération qu'aujourd'hui serait presque, banale, elle avait tournée au cauchemar, marquera étrangement pour toujours ma sensibilité, en ayant un sentiment « d'être à part » un extraterrestre et en même temps je devenais un point d'initiation vers l’étoile lumineuse me dotant d’une extraordinaire capacité d’intuition et d’une intelligence baste dans la connaissance humaine de mon être et universelle. J'avais mon secret comme une double vie en alimentant petit à petit cet aspect de mon isolement presque autiste et honteux, rien que par mon passage d’un « séjour dans l'enfer » à mon très jeune âge. La différence d'un enfant malade par rapport aux autres enfants « normaux » est la maturité acquise rapidement, violemment d’une prise de conscience fulminante de la mort plutôt que de la vie, cette dernière se confondant de manière abstraite avec la sensation d’intemporalité. « Ma mort à moi » cette maturité accélérée, et imminente, nous entraînant dans une fragilité et une force insoupçonnable, extraordinaire et unique devenant la matière essentielle, vitale, comme l’eau de l'être à venir. 


Pendant ma vie j'eus plusieurs autres occasions de rencontrer la « Dame en noire » (j’ai publié un publié un petit livre avec ce titre, chez Barde la Lézarde, Paris 1996) invitée par cette dame en tant qu'invité d'honneur pour partager un apéritif avec elle, fort heureusement, s’agissait que de l’apéritif, j'ai su toujours m'échapper du digestif! Quatre fois jusque-là.


Ce bref historique biographique avec un aspect très ciblé de la période de mon enfance fait partie de mes sources essentielles, mon noyau d'où émergent mes premiers signes d'une future conception globale de ma poésie, laquelle est devenue avec le temps la Psychopoésie de Pablo Poblète à l'état pur! Conception poétique qui apporte et qui restera comme engrais de créativité pour la poésie planétaire ainsi que pour les nouvelles générations de poètes que je suis sur qui vont remercier ce légat originel et fertile, tel que d’autres grandes poètes l’ont fait et qu’à mon tour je me suis aussi nourri depuis ma première jeunesse. Un univers extrêmement personnel et sélectif, chargé d'originalité, créativité, univers sans concessions représenté dans ce livre « Psychopoésie, Anthologie totale » et dans ce que je considère mon œuvre majeure « Fraxerval » (encore inédit et en révision) cette poésie est restée mon arme de défense, protection et d'attaque. Elle a été et elle est une arme toujours pour vivre au milieu de cette jungle humaine, inhumaine. Arme de défense et d'attaque et de résistance, surtout pendant la période de dictature au Chili (1973) ma poésie s'est transforma en ballon d'oxygène, une stratégie de la subsistance, contra la répression psychologique, laquelle était aussi cruelle que la répression physique, en faisant d'autres sortes de victimes plutôt pathologiques, psychiatriques. C'est dans cette situation d'horreur que mon concept poétique est devenu le reflet, et matière compacte, précise et cohérente à l'intérieur de la déstructuration totale de la société chilienne, dans ses principes et valeurs. Tout perdait du sens, sauf le suicide le vrai, comme acte politique, ultime, comme acte d'honneur face à l'échec. Mais comme jeune communiste que j'étais, l'acte d'honneur d'un communiste est savoir se redresser de la défaite et retourner à la guerre, au combat, mieux armé, plus fort que jamais, cette notion de l'honneur et fierté dans laquelle j'étais éduqué par mes parents et ensuite lors de mon passage de quelques années dans la Jeunesse communiste du Chili, dans les années soixante et dix, m'a donné toujours la force de continuer, et ne pas claudiquer. Mais, comme le sphinx, il fallait renaître de ses cendres chaque jour, je n'étais pas seul, mes morts, mes amis aimés assassinés, eux qui aimaient la vie, m’ont empêché la résolution finale de ma propre élimination prématurée. 


Avec les années et l'expérience, le guerrier laissa tomber ses armes, il a nettoyé son âme et il a mis la tunique de Psycho-sage-Poète-Moine-spectre-immatériel-errant. Vivant en dehors des idéologies qui limitent toute notion de liberté. Liberté petit mot insondable de beauté.



Source historique ciblée 


Sur l'asphalte nos chaussures et nos mains au ciel. 


Un changement imminent arrive dans ma vie avec le coup d’État militaire de l’armée chilienne en complicité avec le Pentagone de USA et la complicité de la  classe politique de l’extrême droite, droite et centre droit du Chili, le 11de septembre de mille neuf cent soixante-treize à Santiago du Chili, contre le gouvernement socialiste démocratiquement élu,  de l’Unité populaire et son Président Salvador Allende. Cet événement violent et tragique va transformer tout mon être de jeune poète, donnant un changement radical à ma jeune poésie, ma psychologie, ma quotidienneté et mon regard profond de l’humain et humanité.  Ce changement radical, va prendre forme politique directe comme acte de résistance pendant la décennie des années soixante et dix, jusqu’à mon dépars définitif du Chili, vers un «  exil volontaire » en janvier de mille neuf cent soixante-dix-neuf.  Commençant à vivre un avant et un après de ma vie. 


De ce souvenir, une première version a été écrite au Conservatoire de Musique U. du Chili, où j'étais un très jeune élève de clarinette aux années 1971-1973 le texte au sens biographique est resté inachevé et puis perdu, et réécris en 1974, modifié par la suite au fils d’années, inspiré de l’extraordinaire victoire de la révolution démocratique chilienne, de l'Unité Populaire et son Président Salvador Allende le 04/09/1970, Victoire et processus que j'eus la chance de participer en tant que jeune poète à l'âge de mes quinze ans, vivant une histoire intense, marquante, formatrice de vie et de ma poésie pour le pire et le meilleur, voici un extrait. « Trois millions de chaussures, trois millions des yeux, trois millions d'âmes qui chantent l'hymne libéré des exploités, des ouvriers et travailleur en fête. Le ciel est ardent la terre tremble, la bourgeoisie économique tremble, Nixon tremble, la ITT et la CIA tremblent, « Le peuple uni jamais ne sera vaincu » Le monde salue le Chili de la révolution démocratique.  Ma sœur et moi on a réussi de s’ouvrir un chemin jusqu'au vieux portail de l'emblématique et ancienne bâtisse FECH (Fédération d'Étudiants du Chili) à travers les drapeaux et une foule qui chante en délire. 


À l’intérieur du siège, Salvador Allende attendait, entouré d'étudiants, amis, quelques dirigeants et des musiciens de la chanson engagée. Mercedes Sosa, Isabel Parra, Victor Jara, Patrico Mann, Osvaldo Rodriguez, Quilpayun, Inti-Illimani. La foule le demande, la foule l'appelle, avec passion et joie. Depuis le troisième étage, le nouveau président socialiste, franc-maçon commença son premier discours: je suis votre « compagnero » Président. Quelques ouvriers à genoux par terre hystériques criants-je l'ai vu!!!!!!  Je l'ai vu!!!!! Il est là!!! Il est là!!!! SALVADOOORRR ALLENDEEEE!!!! au milieu de cette stridence gutturale, j'ai montais les escaliers en courant pour m'installer a coté de Salvador Allende, juste avant la sortie vers la rue du balcon du Président dans une nuit embrasée et un peuple en délire, nous sommes le 4 de septembre de 1970, 23h. J’étais à côté de lui écoutant son premier discours de la victoire, regardant le profil de son visage agité, éclairé par un lampadaire extérieur de l'Avenue Alameda Bernardo O'higgins, sous les multiples petites ombres du feuillage d'un grand platane oriental vibrant par une suave brise printanière, juste en face de la Bibliothèque National et du « Cerro Santa Lucia » me reste une dernière image, un rayon de lumière très fine, frappant un coin du verre des lunettes d'Allende comme une petite étincelle ardente, peut-être c’était le début imperceptible d’un grand « psycho-incendie » destructeur-constructeur, qui aller venir trois ans plus tard. »


Les premiers « composites » de la Psychopoésie jaillissent et se consolident, au début de l’année 1976, à Santiago du Chili.

Pour donner forme spontanée à la poétique que j'appelais en ce début à Santiago de « Poème théâtral » laquelle deviendras quelques années plus tard à Paris « Psychopoésie » divisée en deux périodes, au Chili à partir de 1976 jusqu’à 1978 et en France à partir de 1979. Cette poésie au rythme particulier et unique, prend forme et s'organise en tant que concept, sous un système de censure, répression, intellectuelle, physique et surtout psychologique ! Sous l’horreur et la violence de la dictature militaire Chilienne-Nord-Américaine(USA) à partir du 11 septembre de 1973, jusqu'à 1989, année du rétablissement des partis politiques et ouverture des élections démocratiques.  J'ai vécu sous ce système totalitaire de 1973 au janvier 1979 années de mon départ définitif du Chili en tant que jeune émigrant comme des milliers autres jeunes chiliens qui partaient chercher une nouvelle vie ont été appelés « Exilés volontaires » pendant mes cinq années de vie sous ce régiment militaire, ma poétique "Poème théâtral" était devenue mon arme, ma révolte, ma résistance, ma contestation contre la répression et la censure avec une puissante force,  jaillissante du plus profond de mon esprit et de ma psychologie attaquée, agressée, violentée, déstabilisée, perturbée, agonisante, d’avoir souffert un tel échec par la force des armes et la violence, tuant les idéaux nobles de ce jeune poète militant communiste que j’étais qui se battais pour un pays plus juste, plus libre, démocratique, plus humain. En 1974 je quitte le Parti Communiste, déçu de voir l’échange des prisonniers entre la dictature militaire du Chili, libérant le Secrétaire Général du Parti Communiste Chilien par un prisonnier au Goulag de l’Union Soviétique, l’écrivain Ruse Bukovski (il ne s’agit pas de l’écrivain Nord-Américain  qui porte le même nom) Ma poétique,  « Poème théâtral » était un cri en fin libéré!, après tant d’années en gestation au fond de mon être étouffé. J’avais réussi à expulser ce nœud qui rongea ma psychologie. Et puis cette poésie a pris forme, style et cohérence, consistance avec le monde intérieur et extérieur, elle est devenue aussi un moyen spontané de protection de ma psychologie, une formule avec ses codes de défense et attaque dans un objectif précis pour dire et me dire, « je suis malade, je souffre, je suis le vaincu des vaincus, nous sommes vos martyrs, regardez ce que je suis et ce que nous sommes devenus, nous tous dans ce pays torturé, assassiné. Mais attention avec le poète et les poètes! » Cette poésie laquelle exprima les aspects les plus corrosifs, toxiques, et ses blessures, était devenue l'action d'une expression "poético-politique" c'était une écriture de dénonciation publique, opposant deux visions culturelles en confrontation, représentant tout à fait notre tourment collectif et individuel. Mes premiers « Poèmes théâtraux » je les avais gardés ou plutôt cachés dans un tiroir, ces écrits me faisaient trop mal, c'étaient comme une radiographie de ma psyché malade, trop perturbée et perturbante, en parlant de la réalité la plus cruelle qu’on vivait.  La censure était devenue lourde et difficile de vivre, envahis par la crainte, la peur, la méfiance avec l’autre et avec tout, cette paranoïa individuelle et collective, elle se faisait présente inéluctablement dans ma poésie, prenant forme et atmosphère de Psychopoésie, ces textes on commencé petit à petit à sortir de mon tiroir comme des évadés ou libéré d'une prison. J'ai commencé à prendre conscience et connaissance, à comprendre mon « moi malade » lequel ne pouvait plus rester en silence où enfermé avec ses symptômes étouffants et dangereux pour ma propre intégrité. Un jour j'ai fait connaissance avec la Directrice d'un grand centre psychiatrique et le plus ancien de Santiago, après avoir assisté à une de mes lectures j'ai accepté son invitation de faire une visite à son centre psychiatrique, le plus ancien de Santiago, le (Opendoar de l’anglais Open the door) j'ai pu observer les patients de ce centre, leur gestualité, leur regard, leur murmure et hurlement, passer de l'explosion gestuelle et de la parole à un état catatonique j'ai observé leurs moqueries, leur sens de la provocation, aussi le sens poussé de l'autodérision, leur agressivité et violence, leur souffrance extrême, etc. conformant un tout pulsatif d'une déchéance humaine, enfermée en soi, dans un centre spécialisé, une prison dans une prison. Cette expérience m'avait douloureusement marqué, la Directrice du lieu me montra quelques textes écrits par certains malades, la lecture de ses écrits quelques un sous les effets de la médication, créa une écriture qu’à ma grande surprise avait de grandes ressemblances à mes textes, mon écriture, de Poésie théâtrale, soit manuscrites ou tapée dans la machine à écrire,  c'est ainsi que mes textes à caractère psychologiques se sont réaffirmés avec une essentielle conviction faisant partie de mon être le plus profond. Le centre psychiatrique m'avait révélé la plus cruelle et vraie des réalités, je sortais de ma visite avec l’idée fixe qu’on était tous de malades ou au risque de devenir dans un ce long et étroit psychiatrique qui s'appelait Chili!  


Cette visite au centre psychiatrique avait changé radicalement un certain regard de ma poésie et de la poésie universelle, tous les auteurs ayant une écriture à caractère psychologique devenaient forcement mes « compagnons » notamment, Lautréamont avec les Chants de Maldoror ou Antonin Artaud entre autres.


Peu à peu mes textes « Poésie-théâtrale » on prit forme en tant que « poétique organisée » dans un style bien défini, où l’oralité de mes lectures devenait un élément fondamental pour atteindre une sorte de sublimation corrosive de mes Poèmes-théâtraux.

 L'oralité chaotique, exaspérée et exaspérante, pratiquée dans me lectures était cent pour cent en fusion avec l’écriture de mes poèmes théâtraux-graphiques, en tant que moyens d'expression très lacérant, en même temps devenait une formule pour jongler avec la censure dans un régime où toute dénonciation antisystème était brutalement réprimée. J'ai cherché solitairement avec mes propres moyens de désamorcer et piéger cette censure et répression de ma poésie et ma liberté d'expression, en m’éloignant du concept, du sujet, d’une thématique et de la notion message pour faire émerger le tourbillon psychologique profond de mon univers et ses paroles, difformes, véhiculant l’absurde, l’obsédant, l’in-congruence, une certaine représentation de la démence, sans énoncer, sans stipuler sans confirmer ou n’affirmer rien du tout, « Je suis là, mais je ne suis pas là, je suis venu me dire…..Rien ! Car, je n’ai rien à me dire, mais,  j’essaye de le dire, ce que je ne dis pas » dans un instant intense où se produit une sorte de musique discorde, arythmique avec les mots, donnant ainsi naissance à une action de lecture « autiste » laquelle deviendras une des caractéristiques de ma Psychopoésie actuelle, reflétant la perte du sens global d’une logique transgressée, agressée.


La situation de la société chilienne et sa psychologie collective, exigeaient des nouveaux parlants-poètes, une nouvelle poésie née de la cruelle vérité de ce génocide qu'on vivait jour à jour. Impossible continuer à survoler notre univers avec de belles associations d'images "poétiques" aux accents surréalistes ou dans une gymnastique intellectuelle d'ego-plaisir, quand la poésie était en exil et emprisonnée, et d’une certaine façon, torturée, tuée, égorgée, massacrée ! 


Mais comment confronter et franchir sans danger le mur de la prison? Le mur de la censure, de ma parole, de ma poésie surveillée avec les mitraillettes de soldats et de la police, poésie surveillée par les oreilles et les yeux de nos voisins, ou d'un chauffer de taxi, ou du vendeur de journaux, ou de la concierge, ou de l’ami d’un ami. Ce n'était pas un film français sur l'occupation nazie à Paris, non, c'était notre réalité la plus réelle et sinistre, la plus maudite, chargée de méfiance de l’autre, la meilleure arme d’une répression, faisant de nous, à sont tour, de jeunes poètes d’une génération maudite, malgré nous, dans un pays maudit. Comment continuer à écrire sans se cacher? Comment continuer à m'exprimer avec ma poésie, le plus libre possible?


Je me suis confronté à cette difficile équation de continuer et pouvoir exercer librement ma condition de poète au centre d'une réalité tellement adverse, violente. Ma question obsessionnelle était; « comment dire publiquement ce que j'avais besoin de dire et qui m'était interdit de dire? » sans mettre en danger ma personne et celle de ma famille, mes amis, sans être obligé de devenir un poète clandestin. 


L'équation était difficile à résoudre, la chasse aux poètes était ouverte, on représentait un vrai danger pour la dictature, pour laquelle le poète était synonyme de marginal, anarchiste, subversif, proche de l’image d’un potentiel terroriste.  


Après la première année de dictature où la solitude, l'isolement, la dispersion et l'éclatement de nos réseaux d'amis, familiers, et celui de nos anciens camarades de révolution sous Allende 1970-1973/09/) ayant été disparus et anéantis; nous, les jeunes poètes de les premières années de dictature au Chili, nous nous sommes organisés pour résister avec notre poésie, contre cette persécution criminelle et ainsi pouvoir préserver notre droit à une parole publique et pas clandestine, comme c'était le cas dans d'autres pays où existaient systèmes semblables de répression des libertés. Nous avons réussi à créer un mouvement de poésie dans une action publique, malgré la répression, cela est une de particularités de notre mouvement, lequel très vite s’est enraciné dans les réseaux universitaires. 


En 1976 c'est l'année de ma participation en tant que membre fondateur de l'Union des Écrivains Jeunes du Chili, UEJ.


(Présidait par Ricardo Wilson, un jeune dirigent politique de l’époque d’Allende. Ricardo avait le talent de savoir organiser et diriger, mais il n’était pas poète et cette « défaillance » dans notre mouvement faisait tort pour l’image et crédibilité poétique à véhiculer à l’intérieur du pays, car concernant les relations internationales de notre organisation de jeunes poètes, Ricardo était assez performant. Mais malgré ce vide poétique du président de l’UEJ l’union des écrivains jeunes du Chili, est devenu un mouvement phare de la résistance culturelle contre la dictature, lequel c’était étalé par la suite, chez les artistes peintres, musiciens, étudiants universitaires, créant le "Cordon de résistance culturelle" La UEJ. A été créé en 1976, pour rassembler les jeunes poètes et faire face à la censure et la persécution aux jeunes poètes, mais aussi à l’isolement et solitude de jeunes écrivains.  Nous les poètes ont suivait de plan fouet la censure écrite et orale, imposée à la poésie entourée d'interdits et contraintes diverses nous empêchant vivre normalement notre liberté de parole et d'action. 


Dans l'année 1976, je consolide pleinement mon concept « poème théâtral » comme acte ultime de « survie » contre mon propre étouffement, dans un pays étouffé, étouffant.  En même temps j'ai continuais à travailler sur ma poétique poème théâtral et dans ma poésie en général, cherchant le langage juste, cherchant toujours la plus haute qualité de mes écrits, comme retour et respect à tous les poètes qui étaient source de mon inspiration, et d'admiration, et simplement par respect à la poésie elle-même. Ma recherche s’était concentrée avec mes « poèmes théâtraux » particulièrement sur la création d'une avant-garde poétique chilienne, post-coup militaire au Chili.  J’eus le besoin de rallier d'autres poètes à mes idées et partager une sensibilité et pensée proche, objectifs qui se concrétisent avec la création de « l'Atelier Santiago de poésie » conformé par trois autres jeunes poètes amis: Juan José Cabezón-Puig, Leonardo Infante, Gregory Cohen, unis par un esprit commun de recherche créative, avec la volonté de donner forme à une poésie différente, qui puisse exprimer et représenter la situation dure et difficile qu'on vivait. Je faisais une fusion un mélange sans aucun ordre chronologique entre avant-gardes, classiques, et une poésie du 19s. tels étaient mes références et vision de ma poésie dans un contexte contemporain inspiré de certaines écoles telles que le structuralisme, la poésie concrète, la Poésie beatnik, l'exemple du poète russe Vladimir Maïakovski, la poésie de Jacques Prévert, Vincent Huidobro, Pablo de Rocka, Walt Whitman, Octavio Paz, les poètes espagnols, post guerre civile, Vincent Alexandre, Miguel Hernandez, Léon Felipe, l’Argentin Oliverio Girondo, Ezra Pound, Edgar Alan Poe et le poème « Le corbeau » les romantiques allemands, entre autres, un cocktail riche, stimulant, émulant pour mon raisonnement poétique de créer une fusion, un amalgame dans mes textes de recherche formelle et psychologique et sorte de nouveau langage pour une dénonciation psycho-sociale, psycho-politique, à caractère humaniste, psychologique et existentielle, travaillant ardemment la qualité , la justesse de ma poésie, car, je savais que c’était fondamental pour ma crédibilité, l’écoute et respect, dans un pays de grands poètes comme est le Chili, avec une histoire solide en tant que source de la poésie chilienne laquelle a comme fondation le seul et unique chant épique de tout le nouveau continent américain, un chant égal à celui du Cid Campeador en Espagne ou celui d’Amadis de Gaule ou la Chanson de Rolland en France. Notre livre de poésie épique est La Araucane, de Alonso de Ercilla y Zúñiga, (1533-1594 Madrid) écrit entre 1561et 1569. Parle en poésie sur la conquête des Conquistadors contre le peuple ancestral Mapuches (homme de la terre en langue mapudungún), dites Araucans par les Espagnols. La métrique de l’œuvre est la strophe appelée "huitième réel" laquelle rime huit vers hendécasyllabiques avec le schéma d’ABABABCC: et comment ne pas mentionner l’importance dans la poésie chilienne les deux Prix Nobel Gabriela Mistral, première femme Nobel de poésie en 1945 et puis Pablo Neruda en 1971, et autant d’autres grandes poètes tels que Vicente Garcia Huidobro, Pablo de Rocka, le groupe surréaliste Mandragora, pour mentionner l’influence de poètes chiliens de la moitié du 20s. C’était un héritage très fort en relation avec les grands poètes planétaires. Je savais que tout dépendait de la qualité de mes poèmes de l’impact poétique et d’une identité originale d’envergure universelle, tant de respect et admiration j’avais et j’ai pour la poésie. Et puis en 1978 j'ai créé sous ma direction l'Atelier de poésie et conscience de soi l'Atelier expérimental de poésie à l'école des Beaux-arts de l'Université du Chili. Avec les poètes et artistes-visuels, photographes;  Claudio Perez, Patricio Rueda, Manuel Camargo, Juan José Cabezón-Puig, entre autres. Ma poésie était la confirmation réelle de l'existence d'une rupture dans la poésie chilienne d’avant le coup militaire de 1973.


Cette rupture n'était pas seulement par une confrontation purement générationnelle, comme le veut la tradition, mais plutôt par une histoire de rupture formelle dans un contexte de psycho-censure-autocensure sociopolitique-répressive. Créant essentiellement un parlant-poète autre dans la psychologie de la poésie chilienne. Tout avait changé, notre conscient et inconscient, tout était disloqué, déstructuré, transgressé explosé ! Surtout un certain lyrisme des poètes que j’appelle « Poète-antenne parabolique » de toutes les souffrances du monde, le Batman, le Superman, ou le poète Homère style Pablo Neruda, qui l’avait déjà bien incarné à son époque, tel que Victor Hugo en France, ce poète et cette poésie étaient finis, morts, tués à l'instant même de l'assaut et le bombardement du Palais Présidentiel à Santiago par une armée traîtresse et anticonstitutionnelle. C’était là, le 11 septembre 1973 journée de la mort d'un style de poésie chilienne et son parlant poétique, lyrique, écrasé comme à la moitié de son peuple, par une réalité d’anéantissement collectif et puis par la mort de Pablo Neruda, créant « l'avant et l'après » de la poésie chilienne.


Cette transformation ou cassure devenaient un fait historique imminent, sans retour, que notre génération des jeunes poètes des années 70 « post-coup militaire » ont lutté, combattus pour transmettre et laisser un héritage inscrit en lettre d'or, d'extraordinaire créativité et courage aux générations suivantes des années quatre-vingt et toutes les autres qui ont suivis et celle qui vont venir. Héritage-exemple d'insoumission intemporelle quand un système répressif essaye d'enlever la liberté de paroles aux poètes. Mais beaucoup des personnages de l’époque ne voulaient rien savoir de fractures de styles, de contexte historique et sa déconstruction, regardant cela avec un esprit petit en ayant peur de perdre son fauteuil, remplacé pour un autre plus jeune. Ils ne voulaient pas nous accorder crédibilité, même ne pas parler, ou débattre, sur le passé ou l’avenir de la poésie chilienne, surtout, bien évidement, tous les poètes de la génération Neruda. Je pense que cet esprit programmé de certains historiens de la littérature, professeurs et critiques ou journalistes de littérature, ils sont tout faits jusqu’à nos jours, 2017 ! Pour effacer notre mouvement UEJ poètes de l’Union des Jeunes Écrivains, peut-être par ignorance, ce que je mets en doute, ou par mal honnêteté avec l’histoire de la poésie chilienne contemporaine de la moitié du 20e S. Mais il est et il sera très difficile qu’ils réussissent, car notre extraordinaire travail de poésie vers le public, vers les étudiants et population précaire des villes misères autour de Santiago, sous la répression et la censure,  a été admirable, défiant le système de contrôle policier. 


Notre lutte militante poétique était focalisée dans la poésie elle-même et dans la défense de l’accès à la démocratie, à la liberté sans ce plier, nous avons gagné cet accès difficilement et beaucoup plus avant que le retour de la démocratie nous l’avons saisi jour à jour, en combattant avec simplement nos vers. Pendant cette première période de la dictature, période extrêmement dangereuse, nous avons créé des ateliers de poésie dans les universités, en investissant le lieu public sans nous laisser intimider, en organisant lectures privées ou publics, malgré la prohibition de microphones, haut-parleurs, prohibition des affiches d’appel au public, prohibition de ventes des livres de poésie, déclaration au commissariat plus proche en cas de réunion de plus de trois personnes, quelquefois faisant face aux infiltrés de la police et aux services d’intelligence de la dictature, dans nos réunions. Etc. Je me souviens de quelques occasions où les agents secrets ont essayé de nous arracher un ami poète qu’avec ses mots avait exaspéré cette police anonyme confondue au milieu du public. Un autre souvenir de notre activité multiple de poésie et société ou de poésie-sociale militante ! Fut d’organiser lectures dans les périphéries de Santiago, dans les secteurs le plus pauvres de Santiago et ceux qu’étaient quotidiennement réprimés par la police et les militaires. Une de ses lectures à eu lieu dans un de ce conglomérat d’habitats très précaires, un groupe des habitants nous attendaient à l’intérieur d’une chapelle en bois construite pare eux-mêmes et dirigé par un prêtre ouvrier, ils étaient tous assis, et la plupart des enfants éteint dessouchés, pieds nus en plein hiver. Nous les jeunes poètes, après présentation, commençons la lecture, j’étais très touché et perturbé de voir tant d’enfants dans un tel état de pauvreté et désarroi, à un point que j’ai refusé de lire, mais après conversation avec la poète Barbara Délano qui était à ce période ma compagne, Barbara était une jeune poète très combative et courageuse, elle avait réussie me convaincre de lire ce texte de recherche poétique et j’ai décidé de lire, poème hommage à Isidore Ducasse (dite comte de Lautréamont)ce poème était un Psychopoème  où je faisais un jeu compliqué des mots, rythmes, et le concept même du texte, poème très hermétique, à la fin de la lecture dan ça totalité, et après les applaudissements, avant de partir, un enfant d’environs six ou sept ans est venu me voir en me disant «  merci pour votre poème difficile, j’ai beaucoup aimé, est-ce que vous allez revenir ? »


je n’ai jamais oublié ce peu des mots sortant de la bouche de ce petit enfant, je suis parti avec une belle interrogation, qu’est-ce qu’il avait compris, quelle sensation j’avais véhiculée avec ma lecture, représentant un parlant poétique assez paranoïaque, chaotique, délirant et fou ? Cet enfant vivait dans la boue, et la misère, certainement il a aimé un sens profond de révolte niché en lui, entre conscience et inconscience. 


Je rends hommage à l’union des Jeunes Écrivains du Chili et à la Sociètè des Écrivains du Chili, SECH de la décennie des années soixante et dix de la première période de la dictature, pour nous avoir accueillis dans son siège au centre de Santiago, nous donnant ainsi une protection à notre association de jeunes poètes. 

Nous, ne nous sommes pas cachés, nous avons combattu pour la reprise et préservation de notre espace de liberté avec notre poésie laquelle faisait peur à la dictature.


  Dans ce contexte ma poétique "Poème théâtral" de la décennie soixante et dix au Chili, exprime les pulsions profondes d'une pensée et psychologie-bâillonnée, déstructurée, transformant ma parole et ma poésie en une sublimation de mes propres perturbations comme seuls et uniques moyens de survie sous la répression, égale au cri d'un prisonnier enfermé dans l'obscurité entre quatre murs. 


Vers la fin de 1975 et début 1976, j'ai commencé à conformer un recueil sous le titre de « Vertebraquebrada » (Vertèbrecassée ) un ensemble de textes de « Poème théâtral » (source de la Psychopoésie actuelle) lequel a été achevé, vers la fin de 1978 lors de mon séjour à Buenos Aires, Argentine, pays frère souffrant à cette époque la répression d'une autre affreuse dictature.

 Et puis en intégrant quelques nouveaux textes écrits pendant mon exil volontaire et indirectement non volontaire, au Brésil, Angola Madrid, Allemagne, Paris, Rome, avant de m'installer à Paris en 1979, ce livre restera inédit.


 « Vertèbrecassée » livre I de cette anthologie représente les années dramatiques, vécues sous la dictature militaire. Textes de dénonciation et révolte, chargée d'angoisse, impuissance, tristesse, solitude, avec un parlant-poète exprimant désespérément ses perturbations, suivant le rythme de son inconscient blessé, ça chute, son échec, son combat, un ordre dans le désordre sans contrôle ni règles, espace hautement accidenté et corrosif, où plusieurs voix poétiques deviennent une seule voix, en tension et distension, dans un mouvement en métamorphose permanente, en confrontation, et convergences. « Poème théâtral » était une poétique un peu culture rock années 68, 70, aux airs un peu paranoïaques, un peu schizophréniques, représentant fidèlement un état d'esprit personnel et celui de tout un pays vivant dans une situation d'extrêmes inhumanités et désespoir, au milieu d'un chaos et d'un absurde avec la perte des sens et repères par l'horreur et le manque de liberté, fidèle reflet de la vie et sentiments les plus sinistres de la société chilienne des années de dictature, laquelle a été au pouvoir pendant 17 ans (1973-1989) laissant derrières elle, une déconstruction totale de valeurs, principes, avec un langage souffrant de cette même transgression qu’une partie de la population avait soufferte aussi, langage et humains une douloureuse fusion. C’est cela qui exprime mes textes de « verterbrecassée » des années soixante-dix.


L'enterrement de Neruda est devenu la première manifestation publique, anti-dictature transgressant avec grand courage l'interdiction de cette réunion qui faisait « trembler » de peur le système, l'enterrement d'un poète! 


Mon poème inédit, « Mort Chili Mort » avec lequel commence cette anthologie -livre numéro-1 de « Vertèbrecassée »- a eu plusieurs versions écrites depuis  le 11 septembre 1973 jour du coup militaire (le texte intégral ici publié, je l'ai fini en 1975) les premiers vers ont été rédigés lors de ma cachette avec 14 autres étudiants universitaires en armes, appartenant à des écoles d'art, de L’Université du Chili, nous tous de la Jeunesse communiste, attendant le déclenchement d'une guerre civile, qui n'a jamais eu lieu. Quelques jours après le coup militaire, une première version du poème était destinée pour un projet né rapidement, s'agissant d'une revue clandestine de poésie contre la dictature dans la perspective d'une diffusion à la sauvette dans les rues de Santiago et montrer au militant et à la population que le combat et la morale, malgré le massacre et persécution on était encore avec un esprit fort et combatif, la poésie avait le rôle « d’injecter » une morale de lutte aux troupes. Cette revue, mais plutôt ces quatre feuilles pliées, de poésie militante pour la démocratie et la liberté n'a pas pu voir le jour. Le hasard a fait que la première version écrite du poème et jour de transmission de ce poème à mon contact a eu lieu le même jour de l’enterrement du poète Pablo Neruda. Le 23 de septembre 1973, le destin m'avait placé en même temps devant le cortège de Neruda guidé par sa veuve Mathilde Urrutia, accompagnée par les écrivains Francisco Coloane et le poète Juvencio Valle. Je n'ai pas hésité à rejoint le cortège, malgré le haut risque de me trouver avec mon poème et autres documents mimographes cachés sous mes vêtements, sans les avoir pu transmettre à mon contact (clandestin). Au moment où j'étais dans un coin de rue, tout près de l'ancien et historique cimetière de Santiago, une voix derrière moi, ma murmurée discrètement à mon oreille, en me susurrant qu'il était "grillé" et suivit par des agents civils de la répression, DINA (la Gestapo chilienne) et que certains membres chargés de la publication de la revue avaient été assassinés, me demandant de rentrer chez moi jusqu'à nouvel ordre; ce nouvel ordre ne se jamais formulée. 


Par la suite un grand nombre de participants à cet enterrement, ont été arrêtés et plusieurs d'entre eux, font partie de la liste de disparus. Nous avons marché dans l'avenue "La Paz" derrière le cercueil du poète, encerclé par deux longues files de militaires avec mitraillettes, nous observant fixe aux yeux de chacun, comme de vraies statues en pierre, mais malgré cette menace et malgré les fichages photographiques de faux reporters et journalistes, appartenant aux services d'intelligence de la répression, nous avons commencé à chanter l'internationale, l'hymne du Chili, et à clamer les noms de nos martyrs; le chanteur Victor Jara, Pablo Neruda, Salvador Allende à vive voix "Compagnero Salvador Allende! Présente!" nos voix étaient entendues et à plusieurs kilomètres autour du cimentière notre crainte concernait la sortie du cimetière. Une fois finie la cérémonie funèbre plusieurs autobus vides, étaient juste à côté du grand et ancien portail du cimentière de Santiago. Les courageuses fleuristes pendant notre marche lançait des pétales sur le cercueil, des millions de pétales des fleurs que comme une pluie venant du ciel couvraient le bois où était notre Victor Hugo Chilien, sud-américain. Une fois étant à l'intérieur de ce jardin du repos éternel, chacun de nous avait une rose rouge entre ses mains, et en défilant lentement devant le caveau où était le "cercueil-Nobel" on jetait les fleurs à l'intérieur de la pénombre de l'inéluctable trou et son froid de mort, malgré la température clémente de ces jours de printemps austral.


Après quelques paroles d'hommage, les gens partaient avec l'angoisse dans leur visage, je suis resté le dernier à partir, je ne voulais pas sortir à cause de ma peur de me faire attraper comme un lapin, j'avais toujours sous ma chemise le poème et documentation pour lequel je me suis trouvé dans ce secteur populaire du vieux Santiago. Je ne voulais pas les jeter, mais surtout ne pas dévoiler un geste comme quoi j'avais quelque chose de caché et risquer me faire arrêter. Matilde, la veuve du poète, est restée seule devant le tombeau, en arrière sous l’ombre d’un arbre les deux amis de la veuve, le romancier Francisco Coloane  et le poète Juvencio Valle, je suis allé vers Matilde sans pouvoir dire un mot! Elle était toute habillée en noire, avec un visage blanc comme une photographie déteinte par l'intempérie et les années, Matilde à pris mes mains avec ses mains froides et rigides m'a dit: « mon fils, faite beaucoup d'attention de se faire attraper par les soldats que Pablo serait mort deux fois en sachant que son enterrement a été la cause d'autres morts et prisonniers. »- j’ai simplement dit : " Oui Matilde, je ferai attention, ne s'inquiète pas" j'avais ma gorge serrée, à la limite de craquer et pleurer, elle m'a dit: « Vous êtes tellement jeunes, Pablo aimé la jeunesse de son pays, protégez-vous, s'il vous plaît! » Elle était dans un état de grandes commotion et fragilité, ensuite elle m'a serré très fort mes mains, je l'ai embrassée les siennes et je suis parti à tourner en rond à l'intérieur du cimentière, humidifiant la terre avec mes larmes ne pouvant pas les éviter, car pleurer je le sentais comme le signe définitif de notre grand échec, on était définitivement vaincus! On était devenus les nouveaux chrétiens persécutés, chassés sous une nouvelle et ancienne dictature romaine.


Fatigué je me suis allongé sur un sépulcre en pierre ancienne, et j'ai mis ma tête à l'intérieur d’une niche de style gotique, pour échapper aux rayons du soleil. Je me suis endormi et dans mon rêve j'eu l'image d'un grand arbre centenaire lointain et à se pieds la silhouette d'un homme âgé vêtu de blanc, semblable à un ancien prophète de l'Inde, ce personnage en se rapprochant de moi, me parle « comment vous appelez? » Et moi, en lui répondant; « Pablo » je lui ai dit « je m'appelle Pablo » le personnage onirique, au visage difficile à cerner m'a répondu, « moi aussi, cet étrange" je lui ai dit, « Avez-vous soif? » et il m'a répondu "Non, je suis très bien, je suis préoccupé de vous, ce vous qu’avait soif" je lui ai répondu, "Oui ce vrai comment le saviez-vous? Et lui ; « parce que vous êtes à côté d’un ruisseau, méfiez-vous »  le personnage continua à parler en disant « méfiez-vous » tout en s'éloignant et moi en ayant difficulté à l’entendre, je lui disais, « attendez, attendez, ne partez pas encore, attendez ! » En me réveillant un peu étouffé avec ma tête dans la petite niche. À la sortie du cimentière, personne n’était à l'extérieur, j'ai marché craintif, toujours avec le poème sous mes vêtements, j'étais entre réalité et irréalité, mais en voyant passer un convoi de soldats armés, tout est revenu à son « dangereux désordre normal »  cet événement m'a marqué pour toujours, une expérience unique, intense, qu'est devenu par la suite matière consistante de mon engagement poétique pendant les années de dictature vécues. Neruda sans être le poète de ma préférence poétique, il est un poète exemple et guide au-delà d'aimer ou pas aimer sa poésie où ses convictions politiques (distantes des miennes). Mais, il nous a laissé un exemple dans le sens d’engagement du poète avec son époque et la société humaine universelle.  


Après mon expérience de vivre quelques années sous la dictature chilienne aux années soixante et dix et puis prendre connaissance des persécutions faites dans les pays dits socialistes de l’époque, cela m’a poussé vers la voie d’une défense farouche de la liberté et la justice humaine universelle, hors idéologies, sans aucune concession. Ce sentiment niche en moi depuis mon enfance en  m’exprimant avec ma poésie concernant le monde et ses guerres, sa destruction, dans mes premiers poèmes écrits à l’âge de 12 ans. Voici un extrait de traduit du castillan au français. 


C’est ainsi que le monde était, 1967 / X / 12

I

« Tellement entier qu’était le monde

tellement incomplet qu’il est maintenant

par les guerres et ses soldats

qu’existerons toujours là»

II

Tellement fort était l’après-midi

tellement puissante la lumière solaire

tout était tranquille

et la mer était une autre mer


III

N’existaient pas les guerres

comme aujourd’hui en a

ainsi le monde continuera

ça destruction

à cause des guerres entre pays

qu’existerons toujours là

IV

Nous ne vivrions plus en paix

à cause de les pays et ses conflits

  lesquels ne cesserons jamais de se battre 


Je suis devenu un farouche défenseur des libertés citoyennes et un anti systèmes d’oppression. Également je suis anti idéologies qui puissent déraper vers une action dominatrice envers d’autres formes de penser, sentir ou de la diversité de croyances religieuses.


L’alternance politique dans l’exercice du pouvoir, et surtout dans la gouvernance d’un pays, devrait devenir une forme d’enseignement scolaire de l’exercice du pouvoir politique. J’ai la conviction que seulement le concept d’une troisième voie est actuellement une excellente possibilité d’entamer un chemin de progrès, social, psychologique et économique viable, crédible. 

Fini les idéologies sectaires, totalitaires, les « propriétaires » de la vérité absolue.

Le vrai pouvoir est la capacité de rassembler un peuple avec ses différences travaillant pour un seul objectif, le pays.


Nous les poètes, avons un rôle social un de plus important parmi tous les secteurs civiques qui font partie de la société, nous avons la responsabilité de la défense, préservation et développement de l’esprit psycho-imaginaire-collectif-libre-et-révélateur, lequel exige à créer une transformation profonde de la conscience individuelle et collective à travers la sensibilité et l’intuition « divine » aucun gouvernement peut exercer la direction d’un pays sans la sauvegarde poétique, représentée par le poète, qui est maître et en même temps initiée dans la force de la pensée voyante et parole libre de tout conditionnement schématique, idéologique. 


Le poète devrait reprendre à nouveau la place qui le correspond, être le guide de l’intuition politique, créatrice de son peuple.


Le poète n’est pas un « animateur d’un club d’été », sa mission n’est pas « d’entretenir le divertissement du peuple ni le consoler » mais pour cela le poète a un devoir de se libérer à son tour de la « mendicité de la drogue, célébrité », « drogue-reconnaissance » ce dépouillement pour le poète est un exercice difficile, ainsi que pour tous les artistes.


La poésie est la seule expression où convergent le réel et l’irréel, la pensée et l’imaginaire, comme une seule unité indivisible.

L’humilité est aussi à la base de l’action et la vision de la poésie et l’arrogance est souvent politique et paradoxalement, religieuse.


Entre toutes les expressions artistiques, seule la poésie perdure à l’heure actuelle, parce que la poésie est une chenille. Elle perdurera jusqu’à la disparition de l’espèce humaine. La poésie est la seule expression artistique à être rescapée et sauvée de la Shoa, depuis l’art continu de tourner autour du chaos et dans le chaos psychologique, chaos qui est devenu la notion essentielle de la création. Je bien dis la Shoa, je ne fait pas référence au conflit politico-militaire de la deuxième guerre mondiale, mais spécifiquement a ce démon qu’à propulsé un génocide monstre par une idéologie programmée pour détruire et faire disparaître le peuple juif, qu’a mon avis n’est pas vraiment lié aux causes qui on générées la deuxième guerre mondiale, mais plutôt le profit d’une situation belliqueuse pour mener à terme la folie destructrice criminelle d’un homme, une armée soutenus et financé par une partie puissante du système économique occidental, cristallisant ainsi la pensée et l’horreur extrême d’un racisme inhumain, et ancestral de toute une population Européenne envers le peuple juif. 


L’art ne peut pas être le même et n’a pas été le même, après  la Shoa. Existe un avant et un après et dans notre époque contemporaine un avant et après Auschwitz. L’art a disparu dans le cendre-sable-mouvant d’une humanité-inhumaine, génocide qu’est et sera la honte et la blessure et l’agression la plus profonde de la conscience individuelle et collective pour toujours. 


La parole et l’écrit arrivent à sa limite de son expression…Silence.  Aujourd’hui les arts, sauf la poésie, ces sont épuisés, bougent en cercle répétitif, « sans savoir quoi dire ou quoi faire de plus » dans cette culture de le spectacle « épater toujours un public » Le terrorisme barbare islamique, de nos jours met en péril et crée en profond questionnement à nouveau sur la notion esthétique et  philosophie de l’art, chez les artistes, professeurs d’art, élèves d’art, ainsi que chez un public divers et global, des questionnements essentiels de la notion poète, ce grand oublié,  de la société, duquel toute une société profite et consomme. Il reviendra à la place qui le corresponde dans un monde souffrant, c’est quand le monde et les esprits humains souffrent, le monde et les esprits humains se rappellent et appellent le poète, car le poète est en intime relation avec la douleur et la souffrance.  


La situation policière, militaire de nos sociétés à nos jours au milieu d’un nouveau tourbillon de violence et chaos humain, nouveaux états en guerre contre le terrorisme islamique et ses actions de guérilla urbaine, même si pour l’instant sont sporadiques, créent la panique, les traumas et perturbent la psychologie collective et malheureusement poussent de plus en plus les démocraties républicaines à devenir systèmes fermes, à la limite de devenir systèmes politiques démocratiques totalitaires, où certaines populations vont se réfugier à la recherche de protection (une fausse protection) des dirigeants encore plus violents que la guerre même, ce le cas actuel des États-Unis et la Corée du Nord, avec deux présidents-ego-malades, deux fous. Destructeurs! Schizophréniques, dirigeant leurs pays et la puissance nucléaire du monde. 


La Psychopoésie est notre unique sauvegarde essentielle, car cette expression créatrice ne suit pas, aucune mode ou marché de l’art et de l’argent, elle ne suit même pas un public qui va déterminer son succès, sa réussite, ou son échec.

Cette marginalité intellectuelle et artistique, existentielle, est devenue notre lumière de vie au milieu d’un champ envahi par la ronce des mauvais esprits et mauvaises terres.


«Je suis là, prenez ma main, elle connait la souffrance, le désespoir pour cette même raison elle vous amènera vers l’espoir, l’amour, le bonheur » parole de Psychopoète.


Depuis quelques années mes écris "psycho-poème " laissent une place de plus en plus importante à une "action-psycho-poème-théâtral" ayant toujours comme source fondamentale l'improvisation. 


La révolution actuelle de la technologie de la communication, de l'ordinateur et internet, a donné un apport important à l'évolution de mon univers "Psychopoésie" dans l’écrit et l’audiovisuelle. 


Je voudrais pouvoir explorer beaucoup plus en profondeur, car je sens que je passe un peu à côté de cette merveille découverte de nouvelles dimensions de l’image, et du virtuel, je voudrais intégrer de plus en plus ma poésie, l’image  l’art numérique, l’art virtuel.




 Un souvenir ciblé d’un Psychovoyage 

 « Bateau  Pirate et Jeune poète Chilien »

1979, Port de Santos, Brésil.










Destination inconnue, ordre du capitan, car, il avait déjà suivi la fuite de trois marins en arrivant au port de New York ce que lui avait coûté la somme de trois mille dollars ( de sa poche) par tête de marin non retourné au bateau. Il y avait des marins qui parlaient d’un voyage vers Valparaiso au chili, sans savoir si c’était des blagues ou du sérieux, en tout cas c’était la cause de mon Angoisse d’imaginer  cette possibilité d’être embarqué sur le mauvais bateau. De retour  au Chili de la dictature!, Non! Inimaginable. Et si s’avait été avéré vrai, je me serais juré de ne plus repartir du Chili mais, rester au pays. Quelle aurait été ma vie?


Entrer dans Le Port de Santos vers le quai où se trouvaient les bateaux de marchandises du monde entier, c’était l’action d’une vraie performance de commando!


Le premier jour les inspecteurs du Port, m’on arrêté, et directement m’on dit, « amène-nous quelque chose qui puisse nous intéresser et on te laisse aller chercher bateau, par exemple cigarettes américaines ou une montre, tu vois? » Je n’avais rien de tout cela, alors le lendemain j’écris un poème sur les bateaux, le voyage. En arrivant au Port, ils n’étaient pas les mêmes inspecteurs, alors j’ai posé ma demande de me laisser passer, leur discours était le même, je les ai dits, « J’ai vous ai apportés autre chose, meilleure que la cigarette, un poème! Deux d’entre eux m’ont regardé en me disant « tu te moques de nous?  Tu crois qu’on va pouvoir manger avec? Le vendre? Tire-toi!  Je ne veux plus te voir ici, avec nous tu es grillé! Va te moquer ailleurs! » Le lendemain je suis retourné au Port à chercher embarquement vers n’importe quelle destination. En arrivant je vu de loin que les mêmes inspecteurs de la veille étaient là, j'ai continué à marcher et puis, je franchis le mur, en faisant une vraie escalade, de la dernière chance! Une fois à l’intérieur je me suis fait prendre par un inspecteur, j’ai, lui dit, « Mon ami laisse-moi aller vers le quai stp.je n’ai pas d’argent, ni cigarettes » il m’.a répondu à ma grande surprise et étonnement «  je ne fume pas, mais tu peux me donner quelque chose qui ne te coûte pas d’argent » je lui dis « ce quoi? » et lui, « m’embrasser en cachète et je te laisse aller sans rien dire » je lui répondu, « Je n’aime pas le mec » lui, «  Tu sais après mon travail je deviens une superbe fille » alors mon imagination était à cent à l’heure pour me débarrasser de ce travesti et j’ai, lui dis, « .coutes je te donne la chose la plus vraie que je porte en moi, s’agit d’un poème que j’écris ce matin en pensant à mon voyage que je cherche de réaliser » et sans hésiter il m’a dit « est tu poète?! » moi « Oui, du Chili » il m’a dit « j’adore la poésie, » je suis sorti de ma poche le poème, je me souviens toujours son visage ému et joyeux de lire mon poème traduit au portugais-brésilien. C’est grâce à cette âme sensible aimant de la poésie que j’ai pu entrer en fin! Au Port et chercher embarquement. Ce jour j’ai trouvé l’Atlantique Lloyd, un bateau presque neuf avec six mois de navigation, j’eus la chance, il était propre, bien équipée. En partant du Port il fallait que je passe par le même endroit, et il était toujours là en sachant ma bonne nouvelle et que je partais en mer dans deux jours, il m’a dit « Nous les travestis et les poètes on se ressemble, nous sommes frères, c’est comme ça que je le ressens » ces mots du jeune inspecteur-travesti m’ont laissé au centre d’une interrogation cherchant la réponse que je ne trouve toujours pas la clef de la compréhension de ce dit. 


Quelle relation voyait lui entre sa condition et la condition de travesti et les poètes?


Un jour à l’aube je vu un clandestin africain, assoiffé et affamé sortit de sa cachette, un des  grands tuyaux d’aération à l’extérieur du bateau, vers quatre heures du matin, l’heure de mon début du travail quotidien. Après lui avoir donné à manger et à boire, les officiers et chef de cuisine, un grec de trois mètres hauteur, un vrai bloc de marbre avec deux oreilles comme des petites ailes. En découvrant la présence du clandestin, l’on prit et l’on traîner comme un animal qu’ils amenaient à l’abattoir, mais l’abattoir était la mer, avec l’intention de le lancer à l’eau, simplement le tuer. Avec un autre marin nous nous sommes débattu pour empêcher ce crime barbare. La victime en étant presque la tête dans l’eau m’échappant son pied d’entre mes mains sans pouvoir le retenir au milieu de la dispute et à l’instant que le corps du jeune Africain aller plonger dans l’eau, arrive. Le Capitaine donnant quelques coups de révolver lui sauvant la vie de la mort, mais en ce n’était pas un acte d’humanité de la part du Capitan, comme rapace et corrompu qu’il était lui à fait un contrat pour que le clandestin puisse continuer voyage, le contrat le plus maudit et criminel « Soit je te laisse et cette nuit ils vont te jeter à l’eau, soit tu dors et tu couches avec moi, pendant la durée du voyage ». 


En 1982 est apparue l information qu’un bateau grec avait forcée à se jeter à l’eau à vingt-cinq clandestine originaire de l’Inde, le capitaine de ce bateau à pu être dénoncé grâce aux deux victimes restées en vie pendant 26 jours dans l’océan. Et puis une autre information tragique dans le même registre affreux, les cinquante Chinois clandestins morts à l’intérieur d’un camion frigorifique. En arrivant en Angleterre en 1989.


L’ensemble de ces dramatiques et révoltante histoire, et ma propre expérience dans le bateau grec d’avoir défendu de la mort un jeune clandestin africain, m’avaient inspiré mon livre publié en 2011 en français et espagnol, « Poème d’amour d’un immigrant clandestin à Marianne »


  Je sortais en 1979 du barbarisme inhumain et terrifiant de la dictature militaire au Chili, pour me confronter au barbarisme inhumain et la cruauté de la vie. Pendant la navigation, j’eus diverses bagarres aux couteaux avec d’autres marins, et une situation où j’aurais pu perdre ma vie, quand un marin par vengeance m’enferma dans la chambre frigorifique de l’alimentation profitant de ma prise de légumes et fruits congelés pour les lendemains, après un moment de panique de me trouver piégé, le froid (- 60 degrés) envahissait mon corps de l’intérieur et extérieur, embrassé par la mort comme un géant reptile invisible qui serre et immobilise.


J’eus la chance qu’un marin avait entendu mes frappes désespérées sur la porte métallique et puis j’ai pu bien décongeler au soleil et trois bouteilles de whisky bus au sec ! En arrivant à Luanda m’attendaient de nouvelles expériences et aventures involontaires. Une maladie déclarée pendant le voyage, à cause des 45 degrés de chaleur, infection attrapée chez les prostituées au Port de Santos et puis ma guérison rapide dans un centre de santé au quai du Port de Luanda envahit par les mouches et les blessés du Port, où le sang faisait partie intégrale du sol en ciment mouillé, taché et coloré du rouge, visages et corps de les accidentés !je suis sorti de l’infirmerie, complètement volatil après avoir eu 10 doses de la pénicilline la plus forte que même le médecin m’avait prévenu que j’allais être inconscient et puis un réveil difficile comme une surdose de drogue. Il avait raison après la dixième injection de pénicilline, je sentis une sorte d’explosion dans mon cerveau et mon corps et puis l’écran s’est éteint.  


Ensuite après la rétention de mon passeport par le capitan m’empêchant débarquer en Angola, je me suis mis en grève et puis j’eus mon expulsion du bateau, recevant les soutiens de Scientifiques soviétiques du bateau-espion « Opération Antartida » et ayant été accueillis par des pêcheurs Gallegos, avec qui on faisait la fête le soir, je dormais accompagné des morues puantes traînant dans le chalutier. J’avais le soutien des ambassadeurs des Cuba et Portugal, pour eux j’étais le Jeune Poète révolutionnaire Chilien auquel voulaient aider. 

Face à mon arrestation au Port, pour avoir dénoncé la corruption des inspecteurs du Port à la police de Luanda et au Ministère de la Défense d’Angola, je commencé à m’échapper  du Port en cachette, ils étaient tous dans l’affaire ! Le Directeur de la police et le ministre chacun à son tour, m’ont écoutés et puis à chaque fois, sans rien dire tous les deux ont réagit de la même manière; m’ouvrant la porte de leurs bureaux avec un courtois  « au revoir » Ils étaient tous dans le même affaire!


La corruption du capitan grec et de la police et inspecteurs du Port. Et du gouvernement révolutionnaire de l’époque était pour moi d’une grande déception, tristesse et colère et j’entendais toujours le peuple miséreux qui avait donné son sang pour sa libération contre le colonialisme portugais , marcher dans les rues en dansant, en chantant, pieds nus, en soutien de sa révolution et son président Agostino Neto, j’étais témoin du fonctionnement de la mafia organisée qu’avait était mise en place au port par les « camarades révolutionnaires » c’est eux qui mon déclaré en arrestation pour espionnage, pour que je ne puisse pas les dénoncer.


Ce qui ne m’a pas empêché de trouver une nouvelle formule pour sortir du Port, avec les soldats cubains, lesquels étaient de vrais héros et roi à Luanda. Quelque temps après je suis revenu au bateau, car, sans mon passeport je ne pouvais rien faire. 


Je repris mon travail d’assistant du chef de cuisine.et nous sommes retourné à Rio de Janeiro, le retour a été aussi mouvementé, après l’éclatement vers1h du matin d’une mutinerie de la moitié des officiers grecs contre le capitan, qui les avait réquisitionné le whisky et cigarette, un autre groupe d’officiers défendait le capitan, je me suis réveillé sur des coups de revolver, cris, frappes sur des portes, etc. je suis sorti de ma cabine pour regarder de quoi s’agissait ce chaos strident, et en marchant dans un couloir je sentis siffler les balles, passant comme des aiguilles volatiles, à côté de ma tête, nous avec les autres marins on avait appuyé la mutinerie, le capitan quelques jours auparavant nous avait réquisitionné la bière et les aliments, m’obligeant avec deux autres marins a pêcher et nettoyer les poissons et pendant des jours on ne faisait que manger poissons même au petit déjeuné!



Au port de Rio, le capitan a été mis au chômage, par l’armateur. La descente du capitan avec sa valise par la longue et haute salière du bateau, vers la voiture qui attendait au quai, et les marins en train des criées des insultes, fut une des cènes les plus dramatiques, un vrai film ! À mon tour, j’ai voulu aussi débarquer à Rio de Janeiro, malgré les propositions d’un groupe de marin m’invitant à continuer voyage vers New York et rester comme  clandestin, avec un faux passeport. J’ai descendu aussi avec ma valise vers la voiture de la compagnie maritime, et les marins on commencé m’applaudir, et criant Bravo ! Bon voyage ami ! Chance ! « Ne nous oublie pas » un de marin, le plus agressif, qui pendant le voyage avait menacé quelques marins et avec qui j’avais eu une bagarre aux couteaux, m’attendait en bas de l’escalier, en m’embrassant m’avait dit « excuse-moi mon attaque à couteaux, tu ne le méritais pas, si je t’avais eu, je l’aurais regretté. Quand tu as fait ta lecture des poésies, je suis parti, mais je t’écouté en cachette, tu sais mec, la poésie pour moi c’est une histoire de filles.  Bon voyage poète » j’eus cinq bagarre à couteaux, lui était le plus violent de tous les marins, et celui qui est venu s’excuser! Étrange la vie et les comportements humains, je ne m’attendais pas du tout à une telle situation. Lui avait frappé en plein visage devant nous au capitan!  Il pouvait tuer sa propre mère pour un morceau du pain, c’était lui qui menaçait tous les marins pendant le voyage.

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